Difficile de ne citer qu’une seule chose à retenir de 2022 dans l’actualité de la formation professionnelle.
Rien que côté CPF, il y a eu de nombreux changements, dont la fin du démarchage commercial et le vote d’un reste à charge pour les actifs.
Autre dispositif en cours de réforme : la VAE qui fait peau neuve. Mais le plus gros coup de projecteur aura, encore une fois, été mis sur la valorisation des compétences. Dans un monde du travail où tout va très vite, il est devenu urgent de former pour faciliter le retour à l’emploi, mais également pour fidéliser les salariés.
Alors en ce début d’année 2023, où en sommes-nous aujourd’hui ?
Nous faisons le point pour vous permettre d’être à jour sur les changements de cette année passée.
Mais aussi afin que vous puissiez continuer à accompagner chacun de vos collaborateurs vers la montée en compétences.
Le CPF fait sa révolution dans le monde de la formation professionnelle en 2022
Alors que le gouvernement annonce cinq millions d’inscriptions sur le compte personnel formation, ce succès est mitigé par les 6,7 milliards d’euros engagés dans le dispositif par la Caisse des dépôts et consignations.
Un chiffre gonflé par les diverses arnaques dont ont été victimes les bénéficiaires de celui-ci.
Une série de mesures ont donc été mises en place par le gouvernement cette année.
Dès lors, qu’est-ce qui change cette année pour le CPF et qui pourrait impacter les entreprises ?
Connexion au CPF avec France connect +
Premier outil de lutte contre la fraude : le lancement du service France connect +, le 25 octobre 2022, pour sécuriser l’accès au CPF et, donc, les paiements.
Ainsi, grâce au service d’identité numérique de La Poste, l’utilisateur peut être tranquillisé sur la bonne utilisation de sa cagnotte.
Les problématiques : une méfiance de certains ou encore des difficultés à appréhender cet outil numérique.
La formation étant aujourd’hui indispensable à la performance des entreprises et à la bonne employabilité des salariés, les responsables de formation ont un rôle à jouer. Ils doivent être capables de rassurer ces derniers et de les informer sur le fonctionnement de ce système.
La fin du démarchage commercial CPF enfin en 2022 : une bonne nouvelle pour la formation professionnelle
La proposition de loi contre le démarchage commercial CPF a été signée à l’unanimité par le Sénat en fin d’année 2022.
Celle-ci était “très attendue”, comme nous le rappelle le média digital spécialiste de la formation, Digiformag. Toute prospection commerciale est donc désormais interdite.
Une bonne nouvelle pour les actifs qui n’auront plus à souffrir de harcèlement de cet ordre.
Du côté de ceux qui, jusqu’ici, craignaient d’être arnaqués en utilisant leur cagnotte, il devrait y avoir du mouvement.
Là encore, le responsable de formation se doit d’informer pour permettre de lever les derniers blocages à l’utilisation du dispositif.
En effet, une ombre plane, de nouveau, sur ce dernier.
CPF : bientôt un reste à charge pour les actifs
Le reste à charge pour les titulaires du CPF a été voté par le Sénat en seconde lecture d’un amendement au projet de loi de finances 2023.
Il « propose d’instaurer une participation du titulaire, quel que soit le montant de droits disponible sur son compte lorsque ce dernier les mobilise en vue de financer une action de formation, une validation des acquis de l’expérience (VAE) ou un bilan de compétences ».
Une mesure qui vise à limiter les arnaques, mais aussi à diminuer les coûts pour l’État.
Cette décision est toutefois vivement critiquée. Les Français seraient même opposés à 69 % à une systématisation de ce reste à charge pour le bénéficiaire, selon un sondage IPSOS réalisé le 8 décembre.
Il appartient, là encore, au responsable de formation d’en expliquer les modalités de mise en œuvre.
Celles-ci seront précisées par décret dans le courant de l’année 2023.
On sait déjà toutefois qu’en cas d’abondement du CPF par l’employeur, le titulaire en sera exonéré. Vous voulez en savoir plus sur le sujet ?
Qualiopi a mis fin à la certification de plusieurs organismes de formation en 2022
Toujours dans le registre CPF, mais plus particulièrement dans le cadre de la certification Qualiopi, la formation professionnelle a connu plusieurs changements en 2022.
Cette année, France Compétences a, en effet, lancé une campagne de contrôles afin de supprimer les formations non conformes.
De nombreuses formations n’apparaissent ainsi donc plus au répertoire CPF.
Le responsable de formation doit, là encore, tenir à disposition des salariés un catalogue de formations sélectionnées par ses soins.
Ceci afin de lui permettre d’avoir un large aperçu des formations proposées sur le marché et de lui offrir le choix.
L’entreprise peut, de fait, les prendre en charge, il suffit de les en informer.
Datadock a conservé ses missions de contrôle
La formation professionnelle pensait avoir laissé Datadock derrière elle avec l’apparition de Qualiopi.
Pourtant, 2022 a sonné son grand retour avec le maintien de ses missions de contrôle.
Celles-ci portent, par exemple, sur :
- La vérification de la prestation dans son intégralité (bénéficiaires, cadres légales, facturation, engagement…) ;
- Le contrôle qualité.
Tous les organismes de formation peuvent être contrôlés encore pendant quelques années.
Si votre entreprise propose des formations, vous pourriez donc également y avoir droit.
Les compétences ont plus que jamais été mises en avant dans la formation professionnelle en 2022
La pandémie a ébranlé le monde du travail et celui de la formation professionnelle.
Au point de remettre la montée en compétences au cœur des préoccupations des entreprises. Mais jusqu’où ?
La VAE fait peau neuve et remet l’accent sur les compétences
En début d’année 2022, la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) a célébré ses vingt ans.
Un bilan en demi-teinte puisque, malgré des objectifs prometteurs, le dispositif fait aujourd’hui l’objet d’une réforme.
En perte de vitesse depuis 2009, un rapport et des expérimentations ont été commandés depuis 2019 par le gouvernement.
Les résultats ont été dévoilés cette année et la loi du “Marché du travail” a acté la simplification du système pour une meilleure accessibilité.
La VAE devient ainsi accessible à tous et les compétences sont revalorisées puisqu’il n’est plus désormais nécessaire d’avoir un an d’expérience pour pouvoir en bénéficier.
Reviendrions-nous aux sources du projet ?
C’est ce que nous découvrirons dans les années à venir.
Vers la fin des diplômes au profit de la valorisation des compétences ? Le monde de la formation professionnelle en plein questionnement en 2022
Nous l’avons vu avec la pandémie, la formation est un levier essentiel de fidélisation pour les organisations.
Plus encore, elle permet de rester compétitif et d’accompagner les changements sociétaux, technologiques et environnementaux.
Dès lors, une réflexion semble avoir été engagée sur la valorisation de ses compétences.
Bien plus que des diplômes, il s’agit ainsi de se concentrer davantage sur les acquis et les connaissances des personnes pour leur permettre d’évoluer et de rester performantes dans leur poste.
Les démarches de GPEC (gestions prévisionnelles des emplois et des compétences) ont donc pris de plus en plus d’importance en 2022.
À vous désormais de les pérenniser et de renforcer cette tendance.
Pour conclure : la formation professionnelle va poursuivre sa mutation en 2023
La formation professionnelle a poursuivi et renforcé sa mue en 2022.
Celle-ci avait commencé lors de la pandémie, la mettant face à de nouveaux challenges.
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Source : Istya Compétences
Aujourd’hui, les entreprises doivent prendre en compte tous ces changements pour leur permettre d’en tirer tous les bénéfices dans l’avenir.
L’enjeu est fort en termes de recrutement des talents et de fidélisation des collaborateurs.
Une chose est certaine : le monde du travail devrait encore évoluer grâce à la formation.